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 Texte Alchimique : Jacob Boehme(1620)

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MessageSujet: Texte Alchimique : Jacob Boehme(1620)   Texte Alchimique : Jacob Boehme(1620) EmptyJeu 18 Mar - 20:02

Bonjour à tous et toutes


Je propose ici en partage, ce magnifique texte alchimique,
qui contient me semble-t-il, des trésors inestimables.
Avec la profondeur de sa réflexion, sa lecture nécessitera probablement
pour être comprise, une approche tant intuitive que méditative


Du péché.

De ce qu'est le péché et pourquoi c'est péché.


1. Une chose qui est Une n'a ni commandement, ni loi. Mais si cette chose se mélange à une autre, il en résulte deux êtres distincts, existant comme un seul, mais aussi deux volontés, l'une opérant à l'encontre de l'autre. Voilà l'origine de l'opposition ou de l'inimitié.

2. Considérons l'opposition à Dieu. Dieu est Un et bon; sans aucune souffrance ou qualité limitée (Qual); et bien que toute source ou qualité (Qual) soit en Lui, Il n'est pas encore manifesté. Car le bien a absorbé le mal, le contraire de soi-même, et le garde enfermé dans le bien, tel un prisonnier; car le mal sera l'une des causes de la vie et de la lumière, mais non manifestée. Pourtant, le bien meurt dans le mal, afin de pouvoir se mouvoir dans le mal, sans souffrance ni sensation, en soi-même.

3. L'amour et l'inimitié sont une seule et même chose; mais chacune réside en soi-même, ce qui en fait deux choses distinctes. La mort est la ligne de Ecrit en l’an 1620 démarcation entre elles; et pourtant la mort n'existe pas, sauf que le bien meurt au mal, comme la lumière est morte à la morsure du feu et ne sent plus le feu.

4. Nous devons donc encore expliquer le péché dans la vie humaine. Voici: la vie est Une et bonne; mais s'il existe une autre qualité à l'intérieur d'elle-même, celle-ci devient une inimitié contre Dieu, car Dieu réside dans la vie la plus élevée de l'homme.

5. Cependant, aucune existence incommensurable ne peut résider dans une existence mesurable. Car dès que la vraie vie éveille la douleur en elle-même, celle-ci n'est plus identique au néant, dans lequel il n'y a pas de douleur. C'est pourquoi, l'une se sépare immédiatement de l'autre.

6. Car le bien - ou la lumière - est comme un néant; mais si quelque chose le pénètre, alors celui-ci devient autre chose que le néant, car la chose qui le pénètre réside en elle-même, en tourment (Qual); car là où il y a quelque chose, il doit aussi y avoir aussi une qualité (Qual) qui la crée et la maintienne.

7. Considérons maintenant l'amour et l'inimitié. L'amour ne possède qu'une seule qualité et une seule volonté; celui-ci ne désire que l'objet de son amour, et rien d'autre; car le bien est seulement l'Unité, et la qualité est multiple; et la volonté humaine, qui désire de multiple choses, apporte en elle-même et dans l'Unique (où réside Dieu), le tourment de la pluralité.

8. Car le multiple est ténèbre et assombrit la vie de la lumière; et l'Unique est la lumière, car Celui-ci s'aime Soi-même et ne possède aucun désir pour le multiple.

9. La volonté de la vie doit donc être dirigée vers l'Unique (comme vers le bien), et ainsi demeurer dans une qualité unique. Mais si celle-ci imagine une autre qualité, elle se rend elle-même enceinte de cette chose qu'elle désire.

10. Et si cette chose se trouve être sans fondation éternelle; elle aura une racine périssable et fragile. Alors la chose recherchera une racine pour assurer sa préservation, afin de subsister. Car chaque vie réside dans un feu magique, et chaque feu doit avoir une substance pour pouvoir brûler.

11. Cette même chose doit créer pour elle-même une substance selon son désir afin que son feu ait un combustible pour se nourrir. Aucun feu-source ne peut subsister dans le feu libre, car ce dernier ne peut l'atteindre, n'étant lui-même qu'une chose.

12. Tout ce qui subsiste en Dieu doit être libéré de sa volonté propre. Il ne peut y avoir aucun feu individuel brûlant à l'intérieur de soi-même, car le feu de Dieu doit être son feu. Sa volonté doit être unie à Dieu, afin que Dieu et la volonté et l'esprit de l'homme ne soient qu'une seule et même chose.

13. Car ce qui est Un ne peut pas être en désaccord ou en inimitié avec soi-même, puisque ne possédant qu'une volonté. Où qu'il aille, quoi qu'il fasse, il reste Un avec soi-même.

14. Une volonté unique ne peut avoir qu'une imagination unique, et l'imagination ne créer où ne désire que ce qui s'assimile à elle-même. C'est de cette manière que nous devons comprendre la volonté contraire.

15. Dieu réside en toute chose; et rien ne Le contient, sauf si une telle chose est Une avec Lui. Mais si celle-ci sort de l'Unité, elle sort de Dieu et entre en elle-même, et devient alors différente de Dieu, en s'en séparant elle-même. Et voici que se manifeste la Loi qui veut que toute chose doive re-sortir de soi-même pour retourner dans l'Unité ou bien rester séparée de l'Unité.

16. Et voici comment on peut savoir ce qui est péché, et pourquoi c'est péché. Lorsqu'un être humain veut se séparer lui-même de Dieu, en une existence propre, il éveille son propre Soi et brûle de son propre feu, qui n'a pas la capacité du feu divin.

17. Car toute chose que la volonté pénétrera et dont elle prendra possession sera devenue étrangère à la volonté Une de Dieu. Car tout appartient à Dieu et rien n'appartient à la volonté de l'homme. Mais si celle-ci réside en Dieu, alors tout lui appartient aussi.

18. Donc, nous reconnaissons que le désir est péché. Car celui-ci est une attirance d'une séparation de l'Unité vers le multiple et l'introduction du multiple dans l'Unité. Il voudra posséder, et pourtant devrait être sans volonté. C'est par le désir que se cherche la substance, et c'est dans la substance que le désir allume un feu.

19. Chaque feu particulier brûle selon le caractère de son être propre; et voici comment naissent la séparation et l'inimitié. Car le Christ a dit: "Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi; et celui qui n'amasse point avec moi, dissipe au lieu d'amasser." (Luc XI,23) Car celui-ci amasse sans Christ; et tout ce qui n'est pas en Lui, est en-dehors de Dieu.

20. Nous voyons donc que l'avarice est péché; car il s'agit d'un désir extérieur à Dieu. Et nous comprenons aussi que l'orgueil est péché, car celui-ci tendra à devenir sa chose propre, en se séparant de soi-même de Dieu, comme de l'Unité.





21. Car tout ce qui réside en Dieu doit se mouvoir en Lui, dans Sa volonté. Nous voyons donc que nous sommes tous en Dieu, comme une unité répartie en de nombreux membres; il va donc à l'encontre de Dieu, celui qui se sépare des autres, en se faisant lui-même un seigneur, comme l'orgueil peut le faire. L'orgueil se fera un seigneur, et Dieu est le seul Seigneur. Il y aura donc deux seigneurs, l'un se séparant de l'autre.

22. C'est pour cela que tout ce qui désire posséder en propre est péché et une volonté contraire, même s'il s'agit du boire ou du manger. Si la volonté imagine dans cet état, elle s'en remplit et en allume le feu propre, et dès lors, un autre feu brûle dans le premier et devient une volonté contraire et une erreur.

23. C'est pourquoi nous devons cultiver, en-dehors de l'opposition, une volonté neuve, qui s'abandonnera de nouveau dans l'Unité simple; et l'opposition devra être brisée et tuée.

24. Considérons maintenant le Verbe de Dieu devenu humain. Si l'homme y place son désir, il sortira de la douleur (Qual), de son feu propre et sera un nouveau-né dans le Verbe. Et ainsi la volonté naissante résidera en Dieu; mais la volonté première restera avarice, matérialité et pluralité.

25. De même, la pluralité du corps doit être brisée, et celle-ci doit périr et se détacher de la volonté naissante, alors la volonté naissante connaîtra une nouvelle naissance. Car dans l'Unité, celle-ci réabsorbe tout en soi-même, non avec un propre désir, mais avec son propre amour - un amour qui est uni à Dieu -, afin que Dieu soit entièrement en tout, et que Sa Volonté soit la volonté de toute chose; car en Dieu n'existe qu'une seule volonté.

26. Ainsi nous découvrons que le mal doit être subordonné à la vie du bien, pour autant que la volonté se retire à nouveau du mal, de soi-même, dans le bien; car le feu de la vie est constitué de férocité.

27. Mais la vie de la volonté de la vie doit être retournée contre elle-même, en conflit; car elle doit fuir sa férocité et ne plus la vouloir. Elle ne doit plus vouloir désirer, et cependant la volonté de son feu (c'est à dire la vie de son feu) désire et doit posséder le désir. Voici donc la chose: renaître dans la volonté.

28. Chaque volonté-esprit qui reste dans le désir du feu de sa vie (comme dans l'ardeur du bois pour le feu), ou qui y pénètre et possède le terrestre, reste séparée de Dieu aussi longtemps qu'elle possède ce qui est étranger, c'est à dire le terrestre.

29. Donc nous reconnaissons comment la superfluité du boire et du manger engendre le péché. Car la volonté pure, qui se sépare du feu de la vie, est noyée dans le désir et emprisonnée, et ainsi se trouve trop faible dans le combat. Car la source du feu (ou du désir) la garde captive et la remplit d'ardent désir, de telle manière que cette même volonté dirige son imagination dans le désir.

30. De même, la volonté placée dans le désir du boire et du manger est terrestre et est séparée de Dieu. Mais la volonté qui s'échappe du feu terrestre, brûle dans le feu intérieur et est divine.

31. La volonté qui s'échappe du désir terrestre ne s'élève pas du feu terrestre. Non, elle est la volonté du feu de l'âme, qui a été capturée et cachée par le désir terrestre. Elle ne désire pas rester dans le désir terrestre, mais veut retourner dans son Unité, en Dieu, de laquelle elle trouva originellement sa source.

32. Mais si celle-ci est gardée prisonnière du désir terrestre, elle sera enfermée dans la mort et souffrira l'agonie. Voici comment comprendre le péché.


Ecrit en l’an 1620 par Jacob Boehme
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